La Lettre COMB LAB : L’alimentation : une problématique montante d’ici 2035
Transition énergétique, énergies renouvelables, voiture électrique, biogaz font, dans l’actualité, jeu égal avec la guerre en Ukraine et les catastrophes naturelles. Mais parler de transition énergétique sous-entend désintoxication de la dépendance aux énergies fossiles. Les délaisser signifie, en particulier, cultiver des végétaux dont les racines, les tiges, les feuilles, les fleurs, permettent de fabriquer des fibres végétales pour l’habillement. Ces végétaux permettent aussi de répondre à la demande croissante de polymères d’origine agricole pour la production de matières plastiques biodégradables ainsi que pour la production d’hydrogels pour la pharmacologie et la cosmétique.
Produire du biogaz à partir de matières organiques issues de l’agriculture signifie consacrer des surfaces à la culture de plantes à bonne valeur énergétique, particulièrement le maïs. Le recours massif au chauffage au bois – comptant parmi les énergies renouvelables – implique de dédier des surfaces à la forêt pour son exploitation et la replantation. La transition énergétique nécessite des terres productives.
A Lignat (Puy-de-Dôme), l’association syndicale libre Les Turlurons prévoit d’installer une méga-bassine d’une surface de 18 hectares et d’un volume de 1,25 million de mètres cubes d’eau sur des terres agricoles. Outre la critique scientifiquement étayée opposable aux bassines, la neutralisation de 18 hectares cultivables interroge…
L’observation à l’œil nu du caractère subdésertique du sud de l’Europe montre que le climat devient progressivement africain plus qu’européen. L’assèchement et donc l’aridité menant à la désertification des terres remontent vers le nord. Les surfaces cultivables diminuent… sauf à actualiser les modes de productions agricoles, par exemple en adaptant des savoir-faire des paysans sahéliens.
Les surfaces non encore touchées par une aridité comparable à celle du sud de l’Europe subissent déjà un assèchement progressif dû à l’évolution du régime des pluies et des vents. Les agronomes alertent sur les conséquences de l’assèchement des sols : les fibres des céréales et des fourrages durcissent. Elles rendent la digestion plus difficile et l’apport nutritionnel diminue. Il en va de même pour le riz. Aussi, garder le niveau nutritionnel actuel nécessitera sous peu une augmentation des surfaces dédiées à la pâture, au maraîchage et à l’arboriculture.
Enfin, la montée du niveau des mers renvoie le trait des côtes maritimes et les estuaires dans les terres. Ce phénomène pousse au déplacement de l’habitat dans l’intérieur, ce qui réduit les surfaces cultivables.
Cette conflictualité́ objective des usages des terres, aussi aiguë que la conflictualité des usages de l’eau (boire, éteindre les incendies, cuisiner, laver, industrialiser, irriguer), pose une question extrêmement pragmatique : A quoi bon se vêtir de fibres végétales et avoir du biogaz sous la casserole si celle-ci reste vide par pénurie alimentaire due au déficit de terres cultivables ?
Qu’il s’agisse de l’eau ou de la terre, les besoins respectifs continueront d’augmenter tandis que la ressource ira se contractant. Aussi, les conditions de production et d’accès à une alimentation suffisante en quantité et en qualité figurent désormais au cœur des enjeux du changement climatique. Sans atténuation des changements environnementaux, point d’agriculture ; sans nourriture point d’activité humaine et nul besoin de disposer d’énergie.
Dans la chaude actualité, les appels à l’aide des associations d’aide alimentaire témoignent de la prégnance de plus en plus forte de la question alimentaire. L’inflation persiste et le recul des solidarités sociales accroît le nombre de foyers vulnérables. Or, il est bien connu que l’alimentation, le chauffage, les soins médicaux et l’habillement, sont les premières variables d’ajustement budgétaire des foyers fragiles. En période pré-Covid, la précarité alimentaire s’établissait déjà à 6,7% de la population européenne, soit 59 712 000 millions d’habitants de l’Union européenne. Les ratios sont les mêmes à l’échelle des Combrailles.
Ayant analysé ces faits objectifs, Comb Lab, avec ses partenaires, installe actuellement un dispositif visant la sûreté alimentaire des habitants des Combrailles en 2024 – 2035 – 2051. L’alimentation – nécessité vitale première – a rang de priorité et devient notre portail d’entrée dans le processus complexe de résilience du territoire des Combrailles auquel nous dédions nos énergies.
L’économiste irlandais Philip Pilkinson note dans une étude publiée le 5 juillet 2023 :
« La cause la plus importante des émeutes est la pénurie alimentaire, facteur bien connu des économistes, sociologues et historiens dans la compréhension des émeutes. Lorsque les gens ne mangent plus aussi bien qu’avant, le mécontentement et l’agitation croissent. »
Et l’auteur de ramasser son propos :
« Trois repas séparent la civilisation de la barbarie. »
???????? constat édifiant jusqu’en Combraille. En sus, les remorques géantes surchargées défoncent les routes non prévues pour supporter de telles charges et un tel encombrement. Donc du bitume à répandre plus souvebt pour réparer la voierie, un risque accru d’accidents automobiles puisque croiser dectels engins sur nos routes étroites relève parfois de l’exploit. Merci à Comb Lab pour cet éveil des consciences.
???????? constat édifiant jusqu’en Combraille. En sus, les remorques géantes surchargées défoncent les routes non prévues pour supporter de telles charges et un tel encombrement. Donc du bitume à répandre plus souvebt pour réparer la voierie, un risque accru d’accidents automobiles puisque croiser dectels engins sur nos routes étroites relève parfois de l’exploit. Merci à Comb Lab pour cet éveil des consciences.
Les terrains communaux, appelés “sectionaux” d’autrefois n’avaient-ils pas pour vocation d’offrir aux indigents le minimum de terre nécessaire pour se nourrir? N’en était-il pas de même des terrains forestiers, pour se chauffer?
Au forum, une table dédiée à ces questions de précarité serait tout à fait indiquée, me semble-t-il. Elle aurait aussi l’avantage de mettre en lien direct des personnes sensibles à l’aide à autrui et des personnes ayant besoin d’aide, dans un cadre “désinstituationnalisé” permettant de rompre les codes de l’assistanat et de l’ordonnance.