mercredi, avril 24, 2024

La lettre COMB LAB : Conjuguer le particulier avec le collectif

Comme annoncé, dans le cadre de Combrailles 2051®, Comb Lab et Greffe (Groupe scientifique de Réflexion et d’information pour le développement durable) ont mis sur pied et animé des tables-rondes débats trois soirées durant dans les trois communautés de communes des Combrailles. Circonscrivant les enjeux majeurs du reflux de la biodiversité et des évolutions du climat, les intervenants : microbiologiste, hydrobiologiste, agronome, physicien de l’atmosphère et docteur en nutrition humaine, ont su donner un accès direct à chaque participant aux connaissances scientifiques issues de travaux de haut niveau.

L’intérêt des auditeurs ne connut aucun fléchissement durant les présentations. Les débats qui s’ensuivirent, toujours cordiaux, donnèrent l’occasion aux scientifiques de développer finement certains processus physico-chimiques, jetant ainsi une lumière crue sur tel ou tel processus de dégradation de la biodiversité, du changement climatique ou bien encore de la santé humaine. Remarquables aussi furent les discussions entre auditeurs dont les avis, parfois divergeants, stimulèrent la réflexion de chacun.

Il a été précisé lors de ces soirées que ces tables-rondes donneront lieu à un suivi à caractère opérationnel dès l’automne 2022. Ce, d’autant que les travaux de Comb Lab, Greffe et autres partenaires, sont menés à ‘’livre ouvert’’ en vue de leur mise à disposition des collectivités locales ainsi que des organisations de la société civile et des citoyens en général.

Cette continuation opérationnelle de l’automne s’articulera avec le festival des possibles initié par la communauté de communes Combrailles, Sioule et Morge, la grande Agora qui se tiendra cet été à Saint Éloy les Mines et d’autres actions organisées par la communauté de communes Chavanon Combrailles et Volcans,

La complémentarité de ces contributions combrailloises est d’autant plus importante que l’observation dominante qui ressort des récentes séances publiques pointe la difficulté, voire la souffrance, éprouvée par de nombreuses personnes. Sensibles à l’urgence d’agir, l’impératif de modifier certains de nos comportements habituels, elles ne savent comment contribuer à l’élan de résilience locale tant la marge entre les besoins personnels, les nécessités collectives et la puissance des enjeux climatiques et énergétiques globaux, apparaît GIGANTESQUE.

Nous avons aussi noté la cordialité des débats et tendons à conclure que le besoin de porter ses propres idées et angoisses devant d’autres personnes, signe la nécessité de vérifier que, dans la période aux multiples tensions que nous vivons, nos questionnements individuels sont partagés, donc fondés plutôt que fantasmés, issus de la raison plutôt que des seules émotions. Dissocier le flux des actualités percutantes d’avec les phénomènes vitaux et permanents comme le recul de la biodiversité, le changement climatique, l’impératif de la sûreté alimentaire1, est difficile. Cela implique de passer d’une échelle factuelle, impactante parce que violemment émotionnelle à une échelle spatio-temporelle qui subvertit la dimension individuelle. L’articulation de ces deux dimensions est, bien sûr, problématique et s’apaise si l’on ne reste pas isolé.

Alors, participer ? Oui bien sûr ! Mais comment ? Où ? Avec qui ? Les questions sont si vastes et oppressantes… Les initiatives notées ci-dessus des collectivités locales et les instances de la société civile tracent en 2022 des pistes de résilience à l’échelle des Combrailles. Pistes que tout un chacun pourra, au fil des mois, identifier et auxquelles il pourra s’inclure. Agir avec d’autres apaise les angoisses et fortifie les contributions. Ainsi va la construction de Combrailles viables, vivables et enviables aujourd’hui, demain et encore en 2051.

Pour les personnes intéressées par les tables-rondes débats et n’ayant pu se rendre disponibles lors des soirées du mois de mars, une quatrième séance complétera cette série. Elle se tiendra à la salle des spectacles de St Éloy les Mines le vendredi 13 mai à 19 heures.

Plus que jamais, Comb Lab et ses partenaires partagent la conviction que les coopérations entre collectivités locales et société civile organisée constituent la voie la plus sûre pour structurer une dynamique de résilience permanente au profit de tous en Combrailles.

1 Nous écrivons ici « sûreté » plutôt que sécurité ou bien souveraineté qui ne sont pas les concepts appropriés dans un monde respectivement libéral et globalisé.